Le Pétunia
Roland,suivi de ses chevaliers,s'engagea dans le col de Roncevaux;autour d'eux la nature inquiète semblait frissonner.Les brins d'herbe se couchaient les uns sur les autres,le haut des arbres ébouriffés par un vent invisible s'agitait en faisant des gests éperdus.
Mais surtout,oh!...surtout il y avait,dans l'étroit chemin suivi par les Preux,quantité de petites fleurs en forme de calice,fleurs dont les fragiles pétales tremblèrent à l'approche du neveu de Charlemagne.Et ce dernier,pour ne pas fouler les fraiches coroles,fit faire un écart à son cheval.
Puis,soudain,ce fut la traitreuse attaque.
Vaillamment,les chevaliers se défendirent.Brandissant sa fameuse épée,Roland se battit comme un lion,écrasés par le nombre des assaillants,les chevaliers tombèrent un à un.
Alors, Rolant voulu prévenir Charlemagne et,saisissant son olifant,souffla si fort dans l'instrument que les veines de son cou se rompirent.Lâchant le cor,il retomba mourant.
En un suprême effort,il voulu rattraper l'olifant,mais ses mains ne rencontrèrent que les fleurettes roses;l'une d'elle resta accrochée à ses doigts,Roland la porta à sa bouche et le dernier soupir du paladin s'exhala à travers la fleur qui rendit un son très doux.
Là-bas,au delà des montagnes,Charlemagne se mit brusquement à pleurer...
Arlette de Pitray
Encore une belle légende qui je pense vous plaira
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