L'ORCHIDEE
Cette année là,la Vierge accompagna le Père Noël.Pourtant,ce dernier avait
longtemps résisté à ce désir.
*Mais Sainte Marie vous allez prendre froid....
*Je mettrai sur mes épaules toutes les prières des petits enfants...
*Et puis vous allez vous salir,Pensez à toutes les cheminées....
*La suie glissera sur ma robe immaculée.
A bout d'arguments,le Père Noël avait été forcé d'accepter la responsabilité de l'adorable présence.
Tout à coup,sur le point de partir,alors qu'il bouclait sa hotte sur son dos,le bonhomme à la barbe blanche
s'exclama,indigné:
*Oh!... vos pieds nus dans la neige,c'est-il Dieu possible?....
Mais la mère de Jésus descendait déjà vers la terre.Et la nuit prestigieuse commença
De l'humble masure aux somptueux palais,chaque cheminée reçut le présent divin.
Quelquefois ,la Vierge s'attardait à regarder dormir un petit être blond ou brun.
*Sainte Marie,,suppliait le vieillard,Sainte Marie,nous avons encore tant à faire...
Et ils repartaient.La nuit ôta peu à peu ses voiles sombres,
les étoiles perdirent leur éclats
*Encore cette vieille masure,grommela le Père Noël et nous aurons achevé notre tournée
Déjà? murmura la Vierge....
Dans la cheminée,une petite paire de souliers,luisante d'astiquage,
attendait le précieux envoi.Soudain,Marie heurta du pied quelque chose.
Près des chaussures deux fleurs étaient posées,deux fleurs et un petit
mot à l'écriture appliquée: une larme tout près de naître dans ses yeux,la Vierge lut à mi-voix:
Père Noël,donnez les de ma part à la maman du petit Jésus,papa les appelle les sabots
de la Vierge,peut-être qu'ils vous iront.
Le père Noël renifla très fort et glissa un jouet de plus sous le manteau de la cheminée,
tandis que là -bas,près du lit,la Vierge se penchait pour bénir un petit enfant.
Arlette de Pitay
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